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Un être humain approche
Il porte une Kalachnikov
Un autre le suit
Jupe super mini
En dépassent ses baloches

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Moi Président ce n’est pas que nous tombions, c’est le monde qui vient trop vite à notre rencontre.

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La dernière fois que j’ai vu des migrants c’était en Bourgogne, pas loin de Fleury, au petit matin. C’est souvent au lever ou à la tombée du jour qu’ils se déplacent, c’est là où on a le plus de chances de les voir. J’étais sous le vent ils ne m’ont pas repéré, ils étaient tout près, même pas à cent mètres ! Il y avait le chef de meute qui flairait le vent, qui traçait le chemin pour les autres. Il faut voir avec quelle élégance ils sautent les barbelés, et comme les mères prennent soins de leurs petits !

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Moi Président l’homme est un homme pour le loup

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L’identité de la France
L’identité de la France
Ces deux phrases ne sont pas identiques
Je préfère la tolérance de l’une à celle de l’autre
Je préfère la France de l’une à celle de l’autre
A celle des fabriques de tôles et des hommes rances qui parlent de l’identité de la France
A celle où l’écart maximum entre deux tôles tirées de millions d’autres doit être resserré sans cesse, 
Où c’est l’étroitesse croissante qu’ils appellent tolérance.
A cette tolérance exiguë des tôles je préfère l’autre
Celle qui est exactement l’inverse
La tolérance des tolérants
La tolérance des non conformes
La tolérance des gens
Qui sont de France qui sont d’ailleurs
Qui sont d’ailleurs
L’identité de la France

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Moi Président je dis qu’il y a les dominants, et que les autres sont coupables