530

De haute lutte Dabek a conquis son numéro de portable puis, à l’issue d’une savante suite de SMS (humour, attentives attentions et allusives allusions, références musicales choisies) visant à obtenir un rendez-vous seul à seule, a découvert en s’y rendant que c’était celui d’une autre.

*
Les choses ne sont jamais différentes de ce qu’elles pourraient être.

529

Visite (ça faisait un bail) sur le blog « l’autofictif » qui inspira celui-ci. Eric Chevillard auteur dérangeant, fécond, misanthrope, acéré, tout à la fois marginalisé et institutionnalisé. Il s’est délocalisé dans le dijonnais, et commença d’ailleurs sa suite en comptant les brins d’herbes. Il l’abonde chaque jour ou presque depuis fin 2007, s’y éreinte, s’y réinvente, s’y étiole, s’y renouvelle. Projet pharaonique, admirable, touchant, littéralement VOUE à l’échec, ce qui en fait la véritable grandeur. Le dernier chiffre approche, le nombre de « j’aime » décroit, sera-ce moins de 3000 triptyques, plus de 10 000 ? Tout cela (et le dijonnais sur l’herbe) fait penser à l’aquarelliste de Perec. Respect Eric, Respect.

*
Puis le jour se lève tout prêt, médicalisé, presque déjà terminé, rien ne le séparant du suivant qu’une dose de temps et d’obéissance.

528

La ville ne parvient pas à imposer son rythme au fleuve qui garde son humeur de promeneur qui a survécu à toutes les guerres. Qu’est-ce donc que le fleuve est venu chercher ici ? Rien. Il ne fait que passer, avec calme, depuis toujours, à l’image de ces quelques pêcheurs aux ongles plein d’écailles.

*
Des bois flottés, à la surface des eaux marron, jouent une valse triste.

527



Dabek ramasse un galet et le sent ami. Il le gardera avec lui. Il l’aura toujours avec lui. Il sait déjà qu’à la maison de retraite il lui faudra se battre pour ça.



*

Ces ruines étaient naguère

Notre forteresse

526

Il a dans sa vie beaucoup franchi, escaladé, surmonté, Dabek est un chat qui ne se retourne pas dans sa chute.

*
Tous les hommes meurent libres et égaux en droit.