524

Avant l’apiculture c’était simple. 
L’essaim, la ruche, le miel, l’élevage des reines, ça se faisait tout seul.  Aujourd’hui à cause de l’homme il faut beaucoup d’homme pour faire du miel.
C’est devenu compliqué.
Ce qui est parti, ô apiculteur, ne saura pas revenir.

*
« Ce son de cloche, ce bel oiseau calme qui en est le signe, ont quitté d’un coup le clocher de l’église. »

523

Tu parcours l’espace en diagonale, comme un fou. Ceux qui t’attendent au bout de l’échiquier, tu fais un saut de cavalier ; tu échappes.
Tu es là par ta musique, par tes notes, et tu n’es pas là.
Pause entre deux impros : tu ne sais pas ce que tu vas jouer, aucun de vous ne le sait. Tu t’assieds sur le tabouret, tu croises les jambes assis sur le tabouret, tu allumes une cigarette, et tu n’es pas là.
Tu te mets en péril, et tu ne repasseras jamais exactement là.
Allez, encore un coup, tu es un saxophoniste, tu fais du bien aux diagonales, tu repars en biais, en quatuor.

*
Il y avait des cabines où on pouvait écouter de la musique. Ce n’était pas de la bonne musique. J’ai pleuré. C’était des cabines pour pleurer.



[Lecture mardi 22 avril à la maison de la poésir Rhône Alpes, avec Aude Fabulet]